Joëlle BONET

Si je devais choisir un souvenir, ce serait notre premier job d'été avec Émilie à peler l'ail dans votre jardin.
Comme à chaque fois tu nous as accueillies les bras ouverts, généreuse, détendue et drôle. Je nous revoie ensemble dans la véranda à bouquiner des polars et écouter France inter. Toi, toujours le mot pour rire.
C'est des bons souvenirs...
Or, il s'est trouvé que le chemin vers le Gers s'est petit à petit transformé en chemin vers une mamie abîmée, puis plus de mamie du tout, donc un chemin devenu douloureux que j'ai préféré éviter quelques temps.
J'en ai oublié de te donner des nouvelles.
Quand on s'est revues il y a quelques temps, tu m'as dit : "ben t'étais où ?! t'étais partie en voyage ?". Et tu as rigolé et ça m'a fait rigoler.
J'aurais dû répondre, "je suis vraiment contente de te revoir". Mais c'est con, je n'ai rien dit. J'espère vraiment que tu auras compris.
Maintenant à ton tour de partir en voyage. Je sens que le chemin vers le Gers va encore prendre une claque. Je te souhaite bon vent, peinée de te perdre.

Je n'aurai pas assez de temps pour sécher mes larmes, mais je sais que ce voyage est celui de l'apaisement. Tu vas me manquer.
Isabelle